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Effectivement passionnante, cette interview (merci d'avoir attiré l'attention, j'avoue avoir un peu bypassé le portail ces derniers temps).
Je crois avoir toutes les monographies consacrées à Hermann et pas mal d'interviews, eh bien celle-là est fait partie des toutes meilleures. On sent que les questions viennent d'un interlocuteur compétent et passionné (ce qui n'est pas aussi fréquent que ça devrait l'être, car la passion ne fait pas tout, comme on a tous pu le constater en diverses circonstances). L'interrogateur ne joue pas à l'hermannophile pointu, il indique avoir découvert l'existence de "La vie exagérée..." avec retard, mais il est d'un profonde sincérité (cf. ses commentaires personnels sur "Vlad" et "La vie exagérée...".
Un bémol peut-être : la volonté de retranscrire cet échange au plus près de ce qu'il a été le rend parfois un peu maladroit à la lecture, et certains enchaînements ressemblent à des collages douteux ("J'ai une bonne santé / Au début je travaillais sur quatre bandes" !) ; et puis on aurait aimé que les illustrations soient créditées (même si on commence à les connaître), et quelques fautes d'orthographe auraient pu être reprises -- mais c'est à peu près du détail.
Comme je l'ai déjà signalé ici (ou était-ce ailleurs...), les réponses d'Hermann elles-mêmes sont, au fil des ans, de plus en plus sincères (elles apparaissent comme telles du moins, je ne suis pas dans sa tête), de plus en plus profondes et directes en même temps, bref le Bonhomme Qui-de-droit gagne encore en dimension avec la maturité. Il était très rare de le lire s'épanchant à ce point sur ses angoisses existentielles ("Pourquoi mon père m'a-t-il fait ?" ici, "J'ai peur pour mon fils" ailleurs).
Tiens, à propos, Yves, une question si tu veux bien : la revue (c'en est bien une, ou est-ce un fanzine luxueux ?) est-elle en noir et blanc, ou bien est-ce toi qui as fait ce choix en scannant ? Et une autre : quand ton père dit "Ici, c'est un lie-dit, il y a deux autres maisons (...)", est-ce que ce "lieu-dit" est ce qu'on appelle en France une copropriété (apparemment oui) ?
Ah, et puisque ton père aime l'humour absurde, peut-être voudras-tu lui raconter cette blague : "-- Quelle est la différence entre un pigeon ? -- ... -- Il ne sait ni voler !"

Tiens, les fonds de pages sont donc blancs ? J'en étais resté au noir du .pdf, et j'aimais bien !

Une forte part de la production en matière d'opéra, de danse et de musique classique -- ainsi que de théâtre -- ne survit que grâce à des subventions. Même si certaines formes d'aides existent pour le livre (le plus souvent au profit de ceux qui savent quelles sonnettes faire tinter), l'édition n'est pas dans ce secteur-là.
Encore une fois, j'ose espérer que les prix qu'on constate sont moins dus à des exigences techniques (du type de celles que tu attribues à une demande émanant du consommateur) qu'à une volonté de l'éditeur de dégager une marge confortable. Car encore une fois, si réellement ces prix-là sont tendus, pas très loin du seuil de rentabilité, et que donc il ne sera jamais possible de les tirer plus bas en cas de chute de la demande, alors c'est carrément inquiétant.
On peut se consoler en se fondant sur le fait que contrairement au ciné et à la musique, pour lesquels le consommateur a désappris le geste d'acheter (après s'être fait abondamment traire pendant des décennies, certes), l'édition est à l'abri du pillage. Pourtant, on peut déjà télécharger des comics US par gigas depuis des sites où il suffit d'un acheteur pour les avoir scannés et mis en ligne en peer-to-peer ; par ailleurs, à l'heure où les fichiers informatiques remplacent les anciens films, il ne devrait plus être rare de voir fuiter des albums de BD tout comme on voit fuiter des albums musicaux dans leur intégralité depuis des années ; enfin, il semble que le livre numérique soit appelé à se répandre bien plus vite qu'on ne pouvait l'espérer/le craindre voilà deux ans seulement.
Bon, c'est pas tout ça, merci pour tes précisions concernant la page supplémentaire, Yves. Au plaisir de recevoir l'objet...!

Encore une fois ce qui me "choque" le plus, Yves, ça n'est pas le prix du tirage de luxe, car là on est dans l'irrationnel, cf. -- entre tellement d'autres -- les tarifs que réclame Marsu Productions pour les fac-similés de Franquin ; tirages limités, de tête ou de luxe sont une source de frustration pour l'amateur pas suffisamment fortuné, mais bon, ç'a toujours été. En revanche, ce que je trouve de moins en moins supportable, c'est que l'édition "populaire" (il me semble bien qu'on utilisait ce terme voilà quelques décennies) approche désormais les 15 euros. À de tels prix, la bande dessinée aura bientôt cessé d'être un loisir populaire pour ne devenir accessible qu'à un lectorat réduit dont on se demande bien combien de temps il pourra faire vivre le médium...
Bon, là-dessus, gardons le moral et bon week-end à tous ! 

Tiens, la Fnac annonce le tome 2. On voit que l'édition courante est un peu plus chère que celle du tome 1, et que l'édition spéciale sera à... 30 euros !
Personnellement, si on se rappelle un certain concours (et à moins que ce post ne me fâche avec les auteurs... ), je suis mal placé pour râler, mais tout de même, même si Yves a déjà expliqué ici et là que la fabrication et la commercialisation sont du ressort de l'éditeur, ça ne me semble pas rien, des sommes pareilles. Pour l'édition spéciale, passons, ces livres-là sont hors catégorie, mais il me semble que les Aire Libre à 14,50, c'est un peu exagéré, par les temps qui courent (et sans compter ceux qui se préparent)...

Mais de quelle adresse parlez-vous, tous les deux ? Du .com ou du .be ?

C'est pourtant vrai.