Sujet: "Des Racines aux Planches" - Il était une fois /1
Bonjour à tous les gars d'ici et de là-bas!
Alors que nos contrées accueillent avec ravissement (si!si!) le blanc manteau qui les recouvre, et que Filôzof se tartine de créme solaire, voici le témoignage manuscrit de Mr. Edmond Albert.Ce témoignage a été recueilli pendant la phase de préparation de l'expo'. Pour rappel, celle-ci se déroulait sur les terres natales d'Hermann. Nous nous étions mis en quête de photos d'époque, de dessins d'enfance, d'anecdotes,...etc.
Calez-vous bien devant votre écran, votre boisson favorite à portée de main, les enfants font des bonhommes de neige...et les bûches crépitent dans l'âtre... Si vous n'avez pas de feu ouvert, un CD de bruitage fera l'ambiance.
"Le premier dessin rémunéré d'Hermann"
" Il est des souvenirs qui restent gravés dans la mémoire! L'anecdote dont je vous fais part en un est.
Cela s'est passé en septembre-octobre 1943 (période pendant laquelle nous "étions" allemands!). Hermann avait 5 ans, j'en avais 6.C'est certainement par mauvais temps que nous étions dans la cuisine (tout se passait dans cette pièce!). Je ne me souviens pas de ce que je faisais, mais Hermann dessinait. (Il aimait venir chez nous, il y trouvait du carton dessin "Steinbach").
...A un moment, on sonne à la porte d'entrée. Maman revient avec deux messieurs en uniforme (j'ai appris par la suite que c'était deux "Feldgendarmes", ou Gardes Champêtres). Ils venaient "saisir" notre coq, qui défendant "ses" poules, avait agressé une "intruse" dans le poulallier (était-elle à la recherche d'oeufs frais?!).
Mais voilà, cette intruse était l'épouse d'un officier allemand qui logeait dans une villa voisine. Maman "discuta" longuement avec les 2 policiers, expliquant qu'elle réservait ce coq pour le réveillon de Noël! Mais ceux-ci ne voulaient rien entendre (espérant peut-être eux aussi faire un bon repas!).
Tandis que j'étais "couché" dans un coin, Hermann continuait, imperturbable, son dessin; mais il prit la parole (déjà alors, il avait son "franc-parler"!).
-"Vous voulez un coq, moi je vais vous en dessiner un!".
Et alors qu'il ne l'avait pas encore colorié, je vis un des deux officiers tout ému, jusqu'au bord des larmes!
-"Si tu m'offres ce dessin pour mon fils, je laisse le coq à Mme Albert (pour autant qu'elle l'enferme).
C'est ainsi que notre coq agrémenta le réveillon de Noël!
Hermann venait de troquer son dessin d'une manière lucrative!
Bévercé, le 1er novembre 2009
Edmond Albert.
PS: Par après, Maman m'a révelé que ce monsieur avait été fort ému par Hermann. Il avait un fils en Allemagne, qui avait notre âge et qui était handicapé. (Mongolien, je pense). "
Voilà, tous les gars, je vous quitte sur la pointe des pieds pour vous laissez savourer cette anecdote!...