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Je crois que ce n'est pas à un vieux sanglier rompu à tous les exercices qu'il faut le rappeler.

Non, il accepte de bonne grâce.

Parfois il me demande d'éteindre la caméra et de le laisser tranquille un moment pour pouvoir se concentrer sur un élément du dessin qui pose problème. Lorsque le problème est résolu, il m'appelle et je reprends le tournage. Il faut savoir que, même si cela parait facile en regardant les vidéos, il angoisse encore très souvent avant de commencer un dessin. Comme ça, il parait serein mais rien n'est moins vrai : il doute en permanence de son dessin, de ses capacités. C'est d'ailleurs en grande partie cette angoisse qui le maintient en éveil et le pousse à vouloir sans cesse progresser. Sans cette angoisse et ce désir de se prouver à lui-même qu'il est toujours capable d'"y arriver", il aurait arrêté depuis longtemps.

Je crois d'ailleurs que c'est la seule raison pour laquelle il continue : il veut chaque jour se prouver qu'il en est encore capable, que ce qu'il faisait hier, il peut le faire aujourd'hui. Et demain, après-demain et ainsi de suite. Le jour où il n'en sera plus capable, il tirera sa révérence. A sa façon.

Les deux autres vidéos sont désormais ligne. :)

Ce n'était pas un automobiliste mais une automobiliste (la précision n'a pas beaucoup d'utilité mais j'aime que les choses soient claires). Il y a eu plus de peur que de mal car le sanglier est ensuite remonté sur son vélo et a continué sa route. A près de 80 ans, se payer une gamelle et repartir comme si de rien n'était en dit long sur son état de santé. Inusable qu'il est.

Et pour terminer, la dame lui a juré ne pas l'avoir vu arriver et était parait-il livide après l'avoir vu rouler sur le bitume. Elle s'est bien entendu mangée quelques insultes bien senties mais comme elle se répandait en plates excuses, le sanglier a rapidement calmé le jeu. Elle lui a proposé de le reconduire chez lui mais comme il ne roulait que depuis cinq minutes tout au plus, il est reparti. Pas question de faire demi-tour, foi de suidé !