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Pour être sincère, je ne crois pas Boisseau psychopathe. Il a subi un traumatisme psychique à l'époque de la légion, qui s'est transformé en psychose violente. Une fois traité, il est redevenu "normal". Mais cette apparente normalité n'est qu'une couche de vernis qui s'est fendillée à la première agression extérieure.

Je ne pense pas que n'importe qui aurait pu réagir comme lui : se révolter, oui. Mais dézinguer un à un tous les membre de la bande, seule une "bête féroce" peut le faire. A la limite, on aurait compris qu'il puisse tuer Lucas voire Karim. Mais, même sur le coup de la colère, tuer des ados comme Cynthia et Quentin me semble difficile à faire accepter. Surtout en fiction. D'autant que la manière est particulièrement horrible. Il ne tue pas au flingue mais à l'arme blanche. C'est symbolique : l'arme à feu est impersonnelle tandis que le couteau a une haute valeur symbolique de domination sexuelle. Boisseau garde le couteau et se défait de l'arme que tenait Lucas : il veut tuer en corps à corps, tenir sa victime, la voir mourir lentement entre ses mains. Il y a quelque chose de puissamment sexuel dans ce geste.

Il fallait donc que je justifie le comportement de Boisseau autrement que par celui d'un homme en colère. Et que je justifie son habileté à se fondre dans l'ombre de sa maison - sa formation de légionnaire - et surtout la peur qu'il suscite auprès de ses proies - un passé de tueur psychotique.